La prise en charge de l’atrésie de l’œsophage après la naissance

Dès que le diagnostic de la malformation est effectué, une sonde de Replog est mise en place dans la bouche de l’enfant afin d’aspirer en permanence sa salive. Le bébé est nourri par voie intraveineuse (nutrition parentérale) ou par gastrostomie.

L’intervention chirurgicale est la seule solution à l’atrésie de l’œsophage. Son but est de fermer la fistule trachéo-œsophagienne et de raccorder les deux culs de sac œsophagien pour reconstituer un tube continu (réalisation de l’anastomose).

L’intervention doit être réalisée par des chirurgiens et des anesthésistes spécialistes de la malformation dans un hôpital disposant d’un service de chirurgie pédiatrique (service de réanimation néonatale de niveau III)

Fermeture de la fistule trachéo-œsophagienne

La présence d’une fistule trachéo-œsophagienne peut entraîner un passage de la salive et du lait dans les poumons. Ces fausses-routes peuvent provoquer des infections pulmonaires graves (pneumonies) ou des étouffements. La fistule empêchant l’enfant de respirer normalement doit donc être fermée en priorité le jour 0 ou le jour 1.

Rétablissement de la continuité de l’œsophage

Le moment de l’intervention chirurgicale dépend du type d’atrésie et de la prématurité du nouveau né.
Trois situations sont alors possibles :

– L’écart entre les deux culs de sac œsophagien est faible (une à deux vertèbres), les deux extrémités de l’œsophage sont rapprochables et la continuité de l’œsophage est rétablie. en tirant plus ou moins sur les deux parties de l’œsophage. Le bébé peut alors commencer à manger une semaine après l’opération et la majorité des bébés opérés d’une forme « simple » quittent l’hôpital vers deux à trois semaines.

– L’écart entre les deux culs de sac œsophagien est trop important (plus de trois vertèbres) et leur rapprochement n’est pas possible. Une solution provisoire est alors choisie pour alimenter l’enfant en ayant recours à une gastrostomie tout en le soulageant de sa salive qu’il ne peut pas avaler (sonde d’aspiration fixée en permanence dans la bouche ou oesophagectomie). Une seconde opération est ensuite réalisée vers l’âge de 6 – 9 mois afin de reconstruire la partie d’œsophage manquante en utilisant une autre partie du tube digestif.

– L’enfant est prématuré ou présente d’autres malformations graves (cardiaques ou ano-rectales). L’opération permettant de rétablir la continuité de l’œsophage peut alors être reportée de plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Les chances de survie

Si le poids de naissance de l’enfant est supérieur à 1500 grammes et si il n’y a pas de malformation congénitale cardiaque, les chances de survie sont proches de 100 %. Si le poids de naissance du bébé est inférieur à 1500 grammes ou si il présente une malformation cardiaque grave, les chances de survie sont d’environ 60 %

Bibliographie

Oesophageal atresia.

Spitz L. Orphanet J Rare Dis. 2007 May 11;2:24.

Prise en charge et traitement de l’atrésie de l’œsophage de type I

Pascal de Lagausie  e-mémoires de l’Académie Nationale de Chirurgie, 2009, 8 (1) : 44-49